L'ÉCOLE DES FEMMES
Arnolphe a fait éduquer au couvent sa pupille Agnès dans l’espoir d’en faire une épouse soumise et fidèle. Revenue auprès de lui et confiée à la garde d’un couple de paysans, Agnès tombe amoureuse du bel et jeune Horace, qui tente de la dérober à la garde de son tuteur. Il confie ses aventures à Arnolphe et implore son aide, ignorant que celui-ci est justement son rival...
L’école des femmes n’est pas une simple farce sur le mariage et l’infidélité, mais un vibrant plaidoyer pour la liberté des femmes, et pour l’égalité des sexes. Je vois en Agnès bien plus qu’une oie blanche, et je voudrais que les adolescentes d’aujourd’hui se reconnaissent dans le piquant de ses réparties, dans la rouerie de ses stratagèmes, dans sa sensualité, dans sa liberté de coeur et d’esprit que n’arrêtent ni la claustration, ni les leçons de morale, ni la contrainte physique. C’est un personnage infiniment moderne qui se traite de sotte mais se révèle intelligente et déterminée, consciente de ses charmes, maîtresse de ses choix. Je voudrais montrer aussi tout l’amour qu’Arnolphe ressent pour Agnès, son trouble en sa présence, cette faiblesse qui le perdra et qui le sauve à mes yeux. Et qui sait si Horace, si jeune, si beau, si amoureux, sera à la hauteur des promesses de sa jeunesse et ne se révèlera pas, une fois éteints les feux de la passion, une sorte de Don Juan ou de Comte Almaviva ?
Au-delà de sa complexité et de son actualité, L’ECOLE DES FEMMES est une magnifique comédie avec des moments à hurler de rire, comme le quiproquo qui conduit Horace à se confier à son propre rival vert de rage, ou les apparitions farcesques du couple de domestiques. J’espère donner à voir et à savourer toutes les facettes de ce chef d’œuvre, appuyé par la présence dans le rôle d’Arnolphe d’un très grand Monsieur du théâtre et de l’écran : Pierre Santini.
Armand Eloi